mercredi 27 février 2019

«Noël Mitrani est un cinéaste singulier, qui a une œuvre singulière»

«Noël Mitrani est vraiment un cinéaste singulier, qui a une œuvre singulière et une façon de travailler spécifique. C'est un homme de plusieurs  lieux de la francophonie, puisqu’il est à la fois Canadien, Français et Québécois. Et aux Rendez-vous on est très fier de le suivre depuis ses débuts de cinéma ici. Il avait déjà une carrière avant en France, mais son premier film Sur la trace d'Igor Rizzi nous a fait découvrir un cinéaste qu'on aime beaucoup, qui a un rapport aux humains, un rapport à la vie, à ses démons je dirai, qui nous plaît. Donc on est très heureux de pouvoir appuyer la carrière de Noël, et de vous offrir en première son nouveau film.»

-Ségolène Roederer, Directrice générale chez Québec Cinéma
Discours de présentation avant la projection du film "Cassy", le 23 février 2019, dans le cadre des Rendez-vous Québec Cinéma, à Montréal.

dimanche 24 février 2019

«Le charme de la petite Natacha Mitrani emporte l'adhésion»

 
Natacha Mitrani dans Cassy
Avec Cassy, le cinéaste Noël Mitrani continue dans la veine d'un cinéma psychologique et social entamé par Le militaire et Après coup, traitant de problèmes domestiques, de violence faite aux femmes et de deuil à gérer. Généralement bien écrit, le récit souffre de dialogues quelque peu empotés, que vient faire oublier une douce réalisation minimaliste et des interprètes de talent, dont le charme de la petite Natacha Mitrani emporte l'adhésion. Demain aux Rendez-vous du cinéma québécois. ***

samedi 23 février 2019

«Cassy est un film moraliste, pas moralisateur»

Les César de "Jusqu'à la garde" sont donc tombés hier soir. Or, hasard du calendrier comme on dit, aujourd'hui est présenté en salle à Montréal le 5ème film de Noël Mitrani, "Cassy". (je précise que je n'ai pas vu le film. Juste la bande-annonce, et j'ai lu quelques interviews. Mais je connais bien le cinéma de Noël, donc je me permets de ramener mon grain de sel.)

"Cassy" met en scène également un père et mari violent. Le sujet m'a surpris de prime abord : Noël et moi avons souvent discuté de ce point : Noël ne veut pas faire de film sur des faits de société. Or, "Cassy" tombe en pleine vague #BalanceTonPorc. Que s'est-il passé ? Noël a-t-il tourné casaque ? Eh bien non.

"Cassy" est un film moraliste. Je ne dis pas "moralisateur". Mais un film qui a une morale. Noël ne fait pas que montrer la violence physique et psychologique, il veut la condamner.
Alors, vous allez me dire : « Ben évidemment, faut être bénêt pour pas condamner ce genre de violence ! »

Eh oui ! Précisément ! Or, dans "Jusqu'à la garde", Xavier Legrand ne fait que montrer. Il ne prend pas position. Il se contente de nous dire : « Ahlala, c'est pas facile, la vie.»
Et c'est exactement pour cette raison que son film est au final un docu-fiction, qui tombe dans le pathos.

-Arnaud Palisson

vendredi 22 février 2019

NOËL MITRANI à sa manière

La Presse+ Édition du 22 février 2019 

ENTREVUE avec NOËL MITRANI 

André Duchesne

 

Noël Mitrani et sa fille Natacha

Cinéaste travaillant de façon indépendante, Noël Mitrani propose, avec des films tels The Kate Logan Affair et Le militaire, des œuvres au regard très singulier. Dans Cassy, son nouveau film présenté aux Rendez-vous Québec cinéma (RVQC), il raconte l’histoire d’une fillette (Natacha Mitrani) prise entre l’amour de Maya (Ayana O’Shun) qui comble l’absence de sa mère qui est morte et le comportement dégoûtant de son père Karl (Stéphane Krau). 


C’est votre troisième film indépendant. Est-ce conditionné par des refus de financement ou une volonté à naviguer hors norme?

Un peu des deux. J’ai de la difficulté à me faire financer. Lorsque je propose des scénarios aux institutions, j’ai du mal à me faire comprendre. Mes films sont souvent massacrés par les analystes de la SODEC et de Téléfilm. À la fin, je ne les reconnais plus. Je me perds là-dedans alors que j’ai la conviction d’avoir quelque chose de personnel à dire. Le mieux est d’essayer de m’exprimer seul même si je n’ai pas beaucoup d’argent.

Cela donne-t-il davantage de libertés ?

mercredi 20 février 2019

Le cinéaste Noël Mitrani a confié le rôle principal à sa fille Natacha

Cinq films à voir aux RVCQ

Le Journal de Montréal
La 37e édition des Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ), qui prend son envol mercredi soir, propose une sélection de plus de 300 films dont plusieurs seront présentés en première mondiale. Parmi les cinq à ne pas manquer :
    
Cassy

Ayana O'Shun et Natacha Mitrani dans Cassy
Le cinéaste montréalais Noël Mitrani (Sur la trace d’Igor Rizzi) a confié le rôle principal de ce nouveau film indépendant à sa fille Natacha, qui se glisse dans la peau d’une fillette de neuf ans, butée, renfermée et en colère. Ayant récemment perdu sa mère dans un accident mystérieux, elle retrouvera un semblant de bonheur auprès d’une professeure de chant. Présenté en première mondiale samedi à 11 h à la Cinémathèque québécoise.

Cinq films à voir aux RVCQ

mardi 19 février 2019

La direction d'acteur n'existe pas

"La direction d'acteur n'existe pas", disait Chabrol. C'est d'autant plus vrai qu'un réalisateur est un auteur. Plus un cinéaste a "quelque chose à dire", moins il dirige. Woody Allen est paraît-il muet comme une carpe sur un tournage! La direction d'acteur, quand elle s'affiche, consiste à combler le vide entre un scénario creux et un acteur embarrassé par ce qu'on lui demande de jouer.

Si le propos est personnel, sincère, ou pertinent, au mieux le réalisateur indique, ajuste, réajuste, mais il ne dirige pas. L'acteur adsorbe la personnalité du réalisateur, puis il s'aligne sur son niveau de profondeur. L'acteur joue la partition telle qu'il soupçonne qu'elle conviendra au réalisateur. Si le réalisateur est superficiel, l'acteur aura tendance à l'être dans sa performance. Si le réalisateur démontre une intériorité, l'acteur sera profond. Si le réalisateur délivre des indications stéréotypées, l'acteur jouera de façon bouffonne, et aura tendance à surjouer.

L'intelligence de l'acteur consiste à évaluer le réalisateur en tant que personne car toute son interprétation en découlera. Si le réalisateur est fade, sans tempérament, l'acteur se réfugie alors dans sa technique, il fait son métier, il se protège plus qu'il ne joue, il évite d'être ridicule dans une production qui risque d'être médiocre.

-Noël Mitrani

lundi 18 février 2019

RVQC : «Cassy», l'oeuvre totale de Noël Mitrani

QUI FAIT QUOI Le 18 février2019
Article rédigé par Frédéric Bouchard.
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Le cinéaste Noël Mitrani
Cinquième long métrage de Noël Mitrani, « Cassy » est un film qui s’est créé dans l’urgence. À peine venait-il de terminer l’écriture du scénario que le réalisateur a cherché à mettre en images son film avec comme point de départ une fillette de dix ans venant de perdre sa mère et qui est confrontée à l’arrivée d’une femme prénommée Maya dans son quotidien. Refaisant équipe avec sa fille Natacha Mitrani à la suite d’« Après coup », qui campe ici le personnage-titre, le cinéaste avait envie de redonner un rôle à cette enfant qui nourrit un rapport très naturel à l’image et au jeu.

« Je voulais traiter du fait que cette petite fille ressente l’absence de sa mère et vit un conflit très fort avec son père, explique Noël Mitrani en entrevue avec Qui fait Quoi. Et puis, je voulais traiter d’harcèlement, mais pas directement comme sujet frontal. Par contre, j’ai voulu l’aborder de biais. Ça apparaît de manière inattendue. Aussi, tous les hommes et toutes les femmes se sentent concernés par ce sujet. »

À la réalisation, le cinéaste a voulu privilégier l’approche la plus naturelle possible. Ainsi, étant donné la sensibilité des sujets, le deuil et le harcèlement, il n’a remis aucun dialogue ni aucune précision de décors aux acteurs. Désirant éviter toute forme d’intellectualisation de leur part, il a ainsi imaginé les répliques quelques minutes avant que la caméra ne roule.

« Ce n’est pas de l’improvisation, assure-t-il. J’ai travaillé dans une concentration telle que je savais exactement ce que je voulais et j’ai tourné dans l’ordre du film. Parce que je me disais qu’on pouvait construire le film avec les comédiens à mesure que l’on avance. Ce qui fait que les dialogues étaient toujours justes parce qu’on savait ce que l’on avait fait et on n’était pas complètement déconstruit dans notre tête. »

À la direction photo, Noël Mitrani a collaboré pour la toute première fois avec André Paul Therrien, un habitué des documentaires « en coulisses » produits par les studios américains. La consigne qu’il a donnée à son collègue était de proposer une belle image, certes, captée en lumière naturelle, mais où sont favorisés les acteurs et les situations de jeu. « Les acteurs décidaient du déplacement et non pas la caméra. Ils se déplacent organiquement à l’endroit où ils ont besoin d’aller et André Paul devait les suivre, toujours avec un petit temps de retard », précise le réalisateur.

Portant également le chapeau de producteur, il n’a pas tenté sa chance auprès des institutions pour obtenir du financement. Voulant à tout prix que son projet se concrétise, et ce, rapidement, le cinéaste n’a voulu faire aucun compromis créatif et a cherché à profiter d’une liberté absolue. « C’est un film qui vient des tripes et qui est tellement personnel. Aucune personne n’est intervenue sur le contenu. Ce film est ce que j’ai voulu qu’il soit », insiste-t-il.

D’ailleurs, Noël Mitrani ne préfère faire aucune distinction entre ses différents rôles lorsqu’il aborde un projet comme « Cassy ». Ici accessoiriste, directeur artistique et scripte, il estime que ces postes représentent également une forme d’écriture. « Chaque chose qui apparaît à l’image je l’ai désirée personnellement sans avoir à la transmettre à quelqu’un. C’est une oeuvre totale. C’est ça un vrai film d’auteur », déclare-t-il.

Natacha Mitrani dans Cassy


« Cassy » est présenté en première québécoise le samedi 23 février à 11h à la Cinémathèque québécoise.
RVQC : «Cassy», l'oeuvre totale de Noël Mitrani

jeudi 14 février 2019

Mélody Minville : Une absente si présente

Mélody Minville dans Cassy
Dans le film Cassy, du réalisateur Noël Mitrani, l'actrice Mélody Minville rayonne dans le rôle de la mère défunte. On la voit peu dans le film mais elle imprègne toute l'histoire. Tout nous ramène sans cesse à sa disparition, qui a plongé sa fille de 9 ans dans la douleur et la solitude. Le tournage de Cassy a eu lieu au printemps, pourtant Mélody Minville a tourné ses premières scènes au plus fort de l'hiver. Le réalisateur l'avait réunie avec sa fille Natacha Mitrani pour fixer des moments de vie qui apportent au film sa dimension émotionnelle.

jeudi 7 février 2019

Cassy : un drame naturaliste et poignant

Cassy 
Un film de Noël Mitrani
SAMEDI 23 FÉVRIER > 11h00
Cinémathèque québécoise > salle Fernand-Seguin

«Un triangle de personnages marqués par l'amour, le deuil et bien des secrets se heurte dans ce drame naturaliste et poignant, au ton très intime.»

«A triangle of characters affected by love, grief and burdensome secrets collide in this poignant and intimate naturalist drama.»

https://rendez-vous.quebeccinema.ca/uploads/document/_rdv_programmevirtuel2019_13moavec_liens.pdf

Cassy : un récit très contemporain où se mêlent brutalité et tendresse

 Après Le militaire et Après coup, Noël Mitrani signe son troisième long métrage d’affilée produit sans l’aide des institutions. Mettant en vedette sa propre fille, la craquante Natacha, le réalisateur de Sur la trace d’Igor Rizzi (prix du meilleur premier film canadien au TIFF en 2006) et The Kate Logan Affair nous convie avec Cassy dans un récit très contemporain où se mêlent brutalité et tendresse et au cours duquel une fillette redécouvre peu à peu l’amour d’une mère de substitution. (Samedi 23 février à 11h)

 23 février 2019 | 11 H
Cinémathèque québécoise
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http://www.filmsquebec.com/quatre-primeurs-mondiales-a-decouvrir-aux-rvqc-2019/

lundi 4 février 2019

Natacha Mitrani est absolument bouleversante dans le rôle difficile de Cassy

LES RENDEZ-VOUS QUÉBEC CINÉMA 2019

Cassy, 9 ans, est butée, renfermée, en colère. Elle a récemment perdu sa mère dans un accident mystérieux. Sa hargne se confronte à celle de son père, un homme brutal qui traite les femmes comme des objets. Alors que la petite fille retrouve un semblant de bonheur auprès d’une tendre professeure de chant, le comportement du père devient de plus en plus incontrôlable… Les thèmes de l’enfance et du deuil se mêlent à l’actualité la plus brûlante lorsque le harcèlement sexuel, la violence et l’homophobie s’invitent dans le récit. Natacha Mitrani, la fille du réalisateur, est absolument bouleversante dans le rôle difficile de Cassy.

Rendez-vous Quebec cinema/Cassy