dimanche 6 décembre 2020

Après un tournage en pleine pandémie, Noël Mitrani achève le montage de «Toutes les deux»

QuiFaitQuoi du 23 octobre 2020

Cinéaste indépendant, Noël Mitrani a filmé son sixième long métrage au cours du mois de juillet dernier. En pleine pandémie, il a immortalisé les images de « Toutes les deux » dans lequel il réunit devant la caméra l’acteur d’origine russe Vitali Makarov, Veronika Leclerc Strickland et Mélanie Elliott pour une comédie d’espionnage aux accents romantiques. Actuellement en montage, il a discuté avec Qui fait Quoi de ce projet.

« Ça parle d’un homme très jaloux qui engage une détective pour surveiller sa femme. Et il va s’avérer qu’entre les deux femmes, il y a une relation d’attirance qui va se développer », résume le réalisateur.

Prétexte pour aborder la jalousie masculine dans toute son absurdité, l’enquête qui sert de trame narrative à « Toutes les deux » a été mise en place grâce à un sérieux travail de documentation de la part de Noël Mitrani où il a découvert que plusieurs femmes exercent ce métier. D’où son désir de mettre en scène une détective au coeur de ce triangle amoureux.

Alors qu’il prévoyait à l’origine tourner son film en mai, le réalisateur a profité du confinement pour réécrire une portion du scénario. Il est un des rares créateurs à avoir choisi d’intégrer les paramètres de la pandémie à travers la fiction, soit les masques et la distanciation sociale. « J’ai situé mon histoire de sorte qu’elle soit censée se situer à la fin du confinement. Nous avions des informations autour du mois de juin indiquant que nous allions en sortir. Alors j’ai décidé de me glisser dans cette petite fenêtre », relate-t-il.

Pendant 15 jours, à Québec et à Montréal, il a tourné son long métrage dans des conditions qu’il qualifie de très favorables. Respectant bien entendu toutes les règles sanitaires, Noël Mitrani a majoritairement effectué ses prises de vues dans des lieux extérieurs. « Il faut savoir qu’en général les détectives n’ont pas le droit d’entrer dans les lieux privés, dans les intérieurs. Ça tombait bien », note-t-il.

Rues, parcs et entrées d’immeuble ont été investis par l’équipe ultra réduite qu’il a mise en place. Outre ses acteurs, le réalisateur était accompagné du directeur photo Frédérick Breton et du preneur de son Alexandre Gauthier. Pas de scripte, pas d’assistant ni d’accessoiriste. Tous ces postes, Noël Mitrani les a occupés lui-même. C’est que le confinement lui a aussi permis de préparer en profondeur la production de son film.

« J’ai réuni tous mes accessoires, j’ai été repéré tous mes décors en vélo, j’ai travaillé avec les comédiennes et les comédiens en leur demandant de préparer tous les costumes. Ils et elles me les ont envoyé.e.s en photos, nous les avons numérotés en fonction des scènes à tourner », explique-t-il.

Le réalisateur d’« Après coup » et de « Cassy » s’est aussi entouré de son fils Benjamin Mitrani à la musique. Au montage, il a fait appel à Jacob Marcoux.

« Nous avons fait ce film à une époque un peu historique. Je pense qu’il aura une valeur documentaire puisque nous avons tourné à un moment où personne ne le faisait. Nous voyons les gens dans les rues avec des masques, des magasins fermés partout et je me suis amusé avec le désinfectant avec les acteurs. Et ça reste un film de fiction aplombant et agréable à regarder », promet le cinéaste.

  


Frédérick Breton et Noël Mitrani sur le tournage de «Toutes les deux» Photo: Vincent Lemelin      


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