Les César de "Jusqu'à la garde" sont donc tombés hier soir. Or, hasard
du calendrier comme on dit, aujourd'hui est présenté en salle à Montréal
le 5ème film de Noël Mitrani, "Cassy". (je précise que je n'ai pas vu le film. Juste la bande-annonce, et
j'ai lu quelques interviews. Mais je connais bien le cinéma de Noël,
donc je me permets de ramener mon grain de sel.)
"Cassy" met en
scène également un père et mari violent. Le sujet m'a surpris de prime
abord : Noël et moi avons souvent discuté de ce point : Noël ne veut pas
faire de film sur des faits de société. Or, "Cassy" tombe en pleine
vague #BalanceTonPorc. Que s'est-il passé ? Noël a-t-il tourné casaque ?
Eh bien non.
"Cassy" est un film moraliste. Je ne dis pas
"moralisateur". Mais un film qui a une morale. Noël ne fait pas que
montrer la violence physique et psychologique, il veut la condamner.
Alors, vous allez me dire : « Ben évidemment, faut être bénêt pour pas condamner ce genre de violence ! »
Eh oui ! Précisément ! Or, dans "Jusqu'à la garde", Xavier Legrand ne
fait que montrer. Il ne prend pas position. Il se contente de nous dire :
« Ahlala, c'est pas facile, la vie.»
Et c'est exactement pour cette raison que son film est au final un docu-fiction, qui tombe dans le pathos.
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Arnaud Palisson