Sybille Claudel et Tony Gaultier dans le court-métrage Viol à la tire.
Elle est belle, entreprenante, vaguement désaxée, et elle n’a qu’un but :
avoir un rapport sexuel par tous les moyens. Aux aguets dans un parking
souterrain désert, elle jette son dévolu sur ce qu’on devine être un petit
employé de bureau qui termine sa journée de travail. Il est grassouillet,
maladroit et surgit dans l’image au son d’une musique grotesque. Il monte dans
sa DS, il recule, elle apparaît dans le cadre de la vitre, un fusil braqué dans
sa direction, il n’a pas le choix, il sort de son véhicule, il se déshabille,
elle s’allonge sur le ciment, écarte les jambes et exige un rapport qu’il est incapable de lui donner. La situation
s’enlise, il s’enfonce dans l’impuissance, elle se désespère… mais elle insiste.
Avec ce court-métrage tourné en quatre jours dans un parking souterrain en
construction situé dans le quartier République, Noël Mitrani affirme sa volonté
de surprendre le spectateur avec un postulat provocateur : une femme tente
de violer un homme. Cette farce
pathétique est superbement filmée, on s’amuse
à contempler Tony Gaultier qui touche le fond de la médiocrité et on s’apitoie sur
Sybille Claudel dont la froideur agit comme un repoussoir.
Damien Pilar, critique parue dans le catalogue du Festival du court-métrage de Courteville, mai 2001.
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