QuiFaitQuoi du 23 octobre 2020
Cinéaste
indépendant, Noël Mitrani a filmé son sixième long métrage au cours du
mois de juillet dernier. En pleine pandémie, il a immortalisé les images
de « Toutes les deux » dans lequel il réunit devant la caméra l’acteur
d’origine russe Vitali Makarov, Veronika Leclerc Strickland et Mélanie
Elliott pour une comédie d’espionnage aux accents romantiques.
Actuellement en montage, il a discuté avec Qui fait Quoi de ce projet.
« Ça
parle d’un homme très jaloux qui engage une détective pour surveiller
sa femme. Et il va s’avérer qu’entre les deux femmes, il y a une
relation d’attirance qui va se développer », résume le réalisateur.
Prétexte pour aborder la jalousie masculine dans toute son absurdité, l’enquête qui sert de trame narrative à « Toutes les deux »
a été mise en place grâce à un sérieux travail de documentation de la
part de Noël Mitrani où il a découvert que plusieurs femmes exercent ce
métier. D’où son désir de mettre en scène une détective au coeur de ce
triangle amoureux.
Alors
qu’il prévoyait à l’origine tourner son film en mai, le réalisateur a
profité du confinement pour réécrire une portion du scénario. Il est un
des rares créateurs à avoir choisi d’intégrer les paramètres de la
pandémie à travers la fiction, soit les masques et la distanciation
sociale. « J’ai situé mon histoire de sorte qu’elle soit censée se
situer à la fin du confinement. Nous avions des informations autour du
mois de juin indiquant que nous allions en sortir. Alors j’ai décidé de
me glisser dans cette petite fenêtre », relate-t-il.
Pendant
15 jours, à Québec et à Montréal, il a tourné son long métrage dans des
conditions qu’il qualifie de très favorables. Respectant bien entendu
toutes les règles sanitaires, Noël Mitrani a majoritairement effectué
ses prises de vues dans des lieux extérieurs. « Il faut savoir qu’en
général les détectives n’ont pas le droit d’entrer dans les lieux
privés, dans les intérieurs. Ça tombait bien », note-t-il.
Rues,
parcs et entrées d’immeuble ont été investis par l’équipe ultra réduite
qu’il a mise en place. Outre ses acteurs, le réalisateur était
accompagné du directeur photo Frédérick Breton et du preneur de son
Alexandre Gauthier. Pas de scripte, pas d’assistant ni d’accessoiriste.
Tous ces postes, Noël Mitrani les a occupés lui-même. C’est que le
confinement lui a aussi permis de préparer en profondeur la production
de son film.
« J’ai
réuni tous mes accessoires, j’ai été repéré tous mes décors en vélo,
j’ai travaillé avec les comédiennes et les comédiens en leur demandant
de préparer tous les costumes. Ils et elles me les ont envoyé.e.s en
photos, nous les avons numérotés en fonction des scènes à tourner »,
explique-t-il.
Le réalisateur d’« Après coup » et de « Cassy » s’est aussi entouré de son fils Benjamin Mitrani à la musique. Au montage, il a fait appel à Jacob Marcoux.
« Nous
avons fait ce film à une époque un peu historique. Je pense qu’il aura
une valeur documentaire puisque nous avons tourné à un moment où
personne ne le faisait. Nous voyons les gens dans les rues avec des
masques, des magasins fermés partout et je me suis amusé avec le
désinfectant avec les acteurs. Et ça reste un film de fiction aplombant
et agréable à regarder », promet le cinéaste.
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Frédérick Breton et Noël Mitrani sur le tournage de «Toutes les deux» Photo: Vincent Lemelin | | | | | | |
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